Silhouettes émergeant de décors ombrés, singuliers visages, corps atmosphériques striés d’éclats lumineux, effacements prémonitoires : tels étaient les motifs de    « Drifting » - Suites nocturnes (1983-1986), la série initiale de Luc Chery captée au plus proche d’une faune noctambule à l’orée des années sida.

Un temps après, le regard s’est déporté vers d’autres spectacles, visions d’un monde organique et végétal entre épiphanie et décomposition.
(« Jardins, sables, pierres » 1988-1994 – « Taravao » 1993)

Plus tard, quelques dispositifs sont élaborés en vue de petites mises en scène : lambeaux, fragments de matières corrodées, perforations traversées de lumière deviennent prétextes à compositions chatoyantes. (« Assemblages » 1999-2006)

Dans la série « Jerusalem » 2000-2001, des points de vue privilégiant l’emblématique et usant de déchirures, collages et reflets, révèlent une réalité urbaine sensible.

« Habitats » (Regard sur les camps de réfugiés 2002-2004) propose, par contre-pied au désarroi subi, des notations chamarrées et porteuses d’espoir.

La série « Altérations » 2007-2008, figurant des visions concises et contractées de lieux urbains bousculés et en jachère, fait toujours place au vocabulaire des cicatrices, de la corrosion.

Des assemblages de tissus en pièces et de matières plastiques élimées flottant dans l’espace sont une occasion renouvelée de jeux picturaux.
(« Tentures » 2006-2009, « Empiècements » 2011)

La plus récente série : « Surfaces » 2015-2018 reste dans une même lignée, mais cette fois comme un « relevé » de fragments extraits de l’univers citadin (Paris, Madrid, Sarajevo…), auxquels le photographe réassigne l’autonomie de tableaux urbains.

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